Mon premier accouchement - 2eme partie

Publié le par simone envoiture

7 heures, je me leve. Les contractions ont repris, je respire avec le ventre sans ceder au stress. Ma mere est deja prete, habillee, fraiche.. bref,droite dans ses bottes pour attaquer cette nouvelle journee qui s'annonce riche en emotions. Elle va devoir me supporter, m'epauler, tenter subrepticement de me glisser quelques conseils que je risquerais de jeter en bloc sous pretexte que j'ai mal.
Je ne me souviens pas avoir eu mal au moment de notre depart. L'ami de ma mere, nous prend en photo pour immortaliser l'instant. Nous nous rememorions le depart
de ma grande soeur a la maternite, trois ans auparavant. Ma mere s'etait fait une joie de l'assister pour donner naissance a son premier enfant, j'etais de cette joyeuse partie egalement. Armee d'un dictaphone j'avais enregistre notre conversation dans la voiture, sur le chemin de sa delivrance.. c'etait drole. Dans la famille ce moment clé se vit gaiement, sans doute parce que nous sommes de bonnes meres porteuses et pondeuses.
Je verifie en route la frequence des contractions, peut mieux faire.
La douleur ? Supportable.
Je telephone a ma soeur pour l'informer de l'evenement en cours. Elle me passe sa fille. "Ma Tata! on pense a toi tres fort!" Les images de
sa naissance defilent dans ma tete, comme si c'etait hier. Je verse ma grosse larme, plusieurs meme tant que j'y suis.

Je realise que l'arrivee de ma niece fut a l'origine de mon retour en France, une petite treve familiale dans mes echappees fantastiques. Mon plan genial etait de repartir, quelques mois apres, a destination de Cuba pour danser, j'avais une folle envie de danser. Le Pacifique, l'Asie etaient sublimes mais il me manquait cet ingredient qu'etait la musique antillaise, africaine et leurs danses sensuelles. Mon chemin en France a croise rapidement celui d'un martiniquais, beau gosse, en marge de la societe et qui traine ses fesses de soirees en soirees. Je me suis jetee a l'eau. Naviguer c'est sympa mais il y a un moment ou il faut se mouiller, plonger toute nue toute bronzee, et jusque la, ca ne m'etait jamais arrivee. Alors evidemment, mon choix aurait pu etre mieux reflechit, c'est sur. J'ai longtemps juge cet episode de ma vie comme un intrus, un intense n'importe quoi qui ne me ressemblait pas. Aujourd'hui je vois les choses differemment. Il ressemble a un voyage initiatique, une immersion chez les rastas en France. Moi qui recherchais du bon son et que ca bouge a l'antillaise j'ai ete plutot bien servie, merci!! Finalement je n'avais pas perdu mon temps, j'explorais leur monde a ma maniere, ma chance dans cette histoire fut que cela se soit passe pres des miens et non au pays ou il aurait sans doute ete plus difficile pour moi de m'en sortir.

 

rasta

Ma mere coupe le moteur, nous voici aux portes de la maternite.

Publié dans accouchements

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